A la recherche de l’autonomie et de la souveraineté alimentaire

Selingué, 25 février – Silvia Ribeiro était chargé de communiquer les conclusions du premier jour de travail du groupe multisectoriel qui était réuni pour débattre sur le thème Technologie et Connaissances locales.
Ribeiro pour commencer a fait remarquer que la participation des bergers et des représentants des peuples indigènes avait été peu importante dans ce groupe, mais cependant que de nombreux paysans et paysannes du monde entier y étaient présents.

Pour résumer les discussions de ce groupe, Ribeiro a dit : « Ce que nous, nous avons vu, c’est qu’en matière de connaissances et de technologie, ceux qui réellement détiennent la connaissance nécessaire à la souveraineté alimentaire, ce sont les paysans, les pêcheurs artisanaux, les bergers, les gens qui savent comment travailler et vivre dans la forêt, les gens qui, savent comment travailler des petits espaces, que ce soit en mer, sur terre, ou avec des bergers, mais c’est ça qui est la connaissance qui au cours des derniers milliers d’années, trente mille dans le cas de la cueillette de plantes et la connaissance de la forêt, dix mille ans ou plus dans le cas de l’agriculture, c’est ce qui a donné les bases de la subsistance de tous ceux qui vivons aujourd’hui ».

Ribeiro a continué en expliquant que la connaissance à laquelle ils faisaient référence était extrêmement complexe et nécessairement locale, et indispensable pour parvenir à la souveraineté alimentaire.

« Ce que nous disons c’est qu’il ne s’agit pas simplement de conserver des graines, ou qu’il y ait une grande variété de poissons, ou qu’il y ait beaucoup de pêcheurs ou de paysans. Parce qu’un paysan n’est pas simplement un producteur de graines, un paysan est une personne complète qui existe dans une culture, ainsi qu’un pêcheur et ainsi qu’un pasteur. Donc ce que nous voulons, c’est traiter la totalité de ces cultures, et cela passe par l’autonomie, pas seulement par la souveraineté » a-t-il signalé.

Ribeiro a expliqué que la connaissance qu’ils cherchent à conserver n’a pas à voir avec des choses concrètes, mais qu’il s’agit d’un concept dynamique, essentiellement en rapport avec la capacité de chacun de s’organiser de manière autonome dans la communauté.

Une autre des questions qui ont été abordées par le groupe de technologie et connaissance était celle des menaces que représente l’avancée de certaines technologies, telles que les organismes génétiquement modifiés ou le développement des biocombustibles, qui sont incompatibles avec les principes d’autonomie et de souveraineté alimentaire.

A ce sujet, Ribeiro a signalé : « C’est le résultat de la fusion des industries les plus puissantes de la planète, l’industrie automobile, l’industrie des semences, l’industrie des céréales, de la distribution des céréales dans le monde. Elles sont unies dans la question des biocombustibles pour en faire une nouvelle industrie qui va détourner plus de terres et va éliminer plus de paysans », a-t-il conclu.

*Traduction Cathy ARNAUD*