Une avancée supplémentaire dans la lutte pour la souveraineté alimentaire

Le Forum pour la Souveraineté Alimentaire touche à sa fin. Au terme de cinq journées d’intenses débats et réunions dans la campagne de Sélingué (Mali), paysans, pêcheurs, femmes, bergers, consommateurs… ont adopté une déclaration finale dans laquelle ils présentent un ensemble de demandes concrètes pour lutter en faveur de la souveraineté alimentaire, les stratégies de travail pour y parvenir, et dans laquelle ils dénoncent le système impérialiste et néolibéral auquel ils ont à faire face.

L’objectif de la souveraineté alimentaire est de placer au centre du système d’alimentation les personnes qui produisent, distribuent et consomment, en opposition aux exigences des marchés et des entreprises. Il s’agit de donner la priorité aux marchés locaux et nationaux et de renforcer l’agriculture, la pêche et l’élevage familial, et de baser la production alimentaire, la distribution et la consommation sur les principes d’une société, une économie et un environnement viables.

Les délégués et déléguées ont déclaré vouloir lutter pour un monde où tous les peuples puissent définir leurs propres systèmes alimentaires, où soit reconnu le droit et le rôle des femmes dans la production d’aliments et où existe une véritable réforme agraire intégrale qui reconnaisse le plein droit des paysans à la terre. Un monde, comme reprend la déclaration finale, où « nous partageons nos territoires en paix et de manière juste entre nos peuples ».

Les participants et les participantes ont souligné la nécessité lutter contre le système néolibéral et patriarcal et plus concrètement contre les institutions financières internationales, l’Organisation Mondiale du Commerce, les accords de libre échange, les groupes transnationaux, ainsi que contre les organismes génétiquement modifiés et le dumping des aliments vendus en dessous de leur prix de production. Un autre des fronts de lutte est le combat contre les valeurs paternalistes et patriarcales véhiculées par la globalisation.

Finalement, il faut souligner la volonté de renforcer les alliances et la solidarité entre les différents secteurs qui travaillent en faveur de la souveraineté alimentaire. Pour atteindre cet objectif un calendrier d’actions a été établi, qui reprend les propositions issues des différents groupes de travail et qui sera rendu public prochainement. Le Forum pour la Souveraineté Alimentaire de Sélingué s’est achevé ainsi, franchissant une étape de plus dans la lutte pour la souveraineté alimentaire.

Esther Vivas et Xavier Montagut, 27 février

*Traduction Cathy ARNAUD*