Les femmes jouent un rôle très important dans l’agriculture. En Inde, au Mexique ou au Mali, elles sont les gardiennes de la diversité agricole et des savoirs traditionnels et paysans. A Nyéléni, ces paysannes venues du monde entier ont pu se rencontrer, échanger et réfléchir ensemble à des moyens concrets pour s’affranchir de la discrimination qu’elles subissent. En effet, bien que les systèmes paysans -agricoles et sociaux- reposent en grande partie sur leurs savoirs qu’elles perpétuent, l’accès aux ressources leur ai difficile.
A Nyéléni, les femmes paysannes ont pu témoigner de leur lutte pour l’accès aux ressources qui leurs permettent de perpétuer et de conserver le patrimoine alimentaire de la planète. Petit agriculteurs, pêcheurs, bergers, populations indigènes et travailleurs agricoles mènent un combat commun pour accéder à la terre, l’eau, les semences, la forêt et les animaux. Dans ce contexte difficile, les paysannes sont souvent victime d’une double discrimination.
Les femmes dans les sociétés paysannes, assurent à la fois l’éducation des enfants, les tâches journalières, et les travaux agricoles. Ainsi, bien qu’elles maintiennent la cohésion sociale au sain de ces communautés, elles ne bénéficient pas cependant des mêmes droits.
A Nyéléni, les femmes paysannes ont pris la parole en organisant la veille du Forum une « Journée des Femmes ». Le but de cette manifestation était de montrer le rôle des femmes, et dans l’organisation du Forum, et dans la lutte pour la souveraineté alimentaire. Lors de cette journée, elles ont fait revivre le mythe de Nyéléni, cette paysanne malienne, qui s’est battue pour la reconnaissance de sont travail, et qui est devenue le symbole de la lutte pour l’alimentation : une mère nourricière.
Les femmes sont les conservatrices de la diversité agricoles, des variétés traditionnelles et des semences de ferme. Nous avons fait la rencontre de paysannes indiennes qui cultivent parfois plus d’une douzaine de variété sur une acre de terre. En Afrique aussi, ou en Amérique latine, les paysannes continuent de domestiquer les espèces sauvages, collectées dans la brousse ou dans la jungle, pour les améliorer et en faire de nouvelles variétés alimentaires. C’est pourquoi, à Nyéléni, l’accent est mis à juste titre sur la valorisation et la promotion du rôle des paysannes dans la souveraineté alimentaire.
A Nyéléni, les femmes (paysannes, travailleuses, petites agricultrices…) se battent pour la reconnaissance, l’égalité des droits, et la participation à la prise de décision. La reconnaissance de leur rôle historique est indispensable dans la souveraineté alimentaire à travers la conservation des semences paysannes, et la perpétuation des savoirs traditionnels. Elles sont les garantes de l’héritage agro-cultrel de l’humanité et revendiquent l’égalité des droits à l’accès aux ressources, à la terre, à l’eau, aux financements et aux moyens de productions ; et enfin la participation aux consultations, et aux processus démocratiques et citoyens de prise de décision.