La région de l’Afrique

Les mouvements de la région Afrique se réunissent pour discuter du Forum mondial de Nyéléni 2025

Nous republions cet article depuis le site web de l’IPC

En prélude de la participation de l’Afrique au forum mondial Nyéléni du Comité international de planification pour la Souveraineté Alimentaire (CIP) en 2025 en Inde, la région Afrique organise à Addis Abeba – Ethiopie sa consultation afin de discuter et d’adopter des positions communes.

Pendant trois (3) jours, une quarantaine de participants, venus d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est, du Sud et plus de quatre-vingt (80) participants enregistrés en ligne, représentant les agriculteurs, les pêcheurs artisanaux et les travailleurs du secteur de la pêche, les éleveurs, les peuples autochtones, les travailleurs agricoles, les consommateurs, les femmes, les jeunes, les ONG et les pauvres Urbain,…discutent pour construire un agenda politique commun, des stratégies et des méthodes de travail visant à transformer le système mondial pour atteindre des objectifs économiques, sociaux, de genre, de race et environnementaux et parvenir finalement à la souveraineté alimentaire. Les discussions portent entre autres : sur les progrès réalisés par le mouvement pour la souveraineté alimentaire dans la région depuis 2007, l’analyse de la situation actuelle au niveau de la région Afrique, les thèmes clés et les luttes sur lesquelles les mouvements se sont engagés ainsi que les principaux succès, l’analyse des principaux défis et obstacles à la souveraineté et à la justice alimentaires en Afrique, les principales opportunités, les tendances clés, les arènes politiques, les stratégies, les agendas, les acteurs et les forces politiques pour la justice et la souveraineté alimentaire dans la région, les prochaines étapes.

En effet, En 2007, le CIP a joué un rôle essentiel en unissant les petits producteurs alimentaires et leurs alliés pour établir une vision commune de la souveraineté alimentaire et mettre en œuvre des stratégies pour en faire une réalité. Au fil du temps, un mouvement mondial robuste en faveur de la souveraineté alimentaire a émergé, gagnant une reconnaissance politique significative. Ensemble, nous avons réussi à démocratiser sur la scène alimentaire et agricole mondiale, y compris la réforme du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

Ses luttes ont également influencé les politiques de souveraineté alimentaire dans divers contextes nationaux et ont abouti à des jalons et des normes importantes pour les droits des paysans et des peuples autochtones : la ratification de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) et la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) ; le Traité international sur les ressources phylogénétiques avec le concept de droits des agriculteurs ; les Directives volontaires sur le régime foncier (VGGT) et les directives volontaires sur la pêche artisanale (directives SSF) ; et les colloques internationaux sur l’agroécologie.

Ces réalisations sont désormais menacées en raison d’une longue période de crises systémiques. Extrémiste, forces politiques, régimes autoritaires et mainmise des entreprises sur les espaces de gouvernance démocratique sont en augmentation à l’échelle mondiale, parallèlement au démantèlement du système multilatéral des Nations Unies. Les violations des droits humains contre les paysans et les peuples autochtones, ainsi que le changement climatique, la perte de biodiversité, les conflits armés et la faim s’intensifient rapidement. De plus, de nouvelles menaces à la souveraineté alimentaire proviennent de nouvelles configurations commerciales, dans lesquelles les sociétés de spéculation, des fonds spéculatifs et les titans du numérique unissent leurs forces pour huiler les rouages ​​d’une production agro-industrielle défaillante système.

Dans ce contexte, l’IPC plaide pour un nouveau processus de Nyéléni mondial, menant au prochain Forum mondial Nyéléni en Inde en 2025. Reconnaissant le pouvoir des mouvements populaires, il s’agira de renforcer la solidarité et l’unité en reliant les luttes locales et mondiales. L’effort est fait afin d’adopter une approche intersectionnelle et perspective pour faire face efficacement à la crise mondiale multidimensionnelle.

Dans le cadre de ce processus Nyéléni, toutes les organisations de la société civile et autochtones, organisations, mouvements sociaux ou ONG travaillant déjà dans le cadre des principes de souveraineté alimentaire et/ou sont disposés à interagir avec la souveraineté alimentaire dans une perspective intersectionnelle.

Un comité directeur mondial a été mis en place pour guider le processus, avec des membres de l’IPC et des alliés internationaux d’autres secteurs : santé, syndicats, économie solidaire, … Ce processus Nyéléni se construit à partir de consultations dans les régions : Amérique du Nord, Amérique Latine et Caraïbes, Europe, Afrique, MENA et Asie et Pacifique. Dans chaque région, l’objectif est d’impliquer autant que possible d’organisations alliées, à s’ouvrir politiquement pour permettre à d’autres organisations sociales et mouvements à contribuer, et donner naissance à un comité de pilotage régional, qui sera chargé de la responsabilité de diriger la convergence vers des dialogues mondiaux de Nyéléni, qui auront lieu en 2025 et la période qui suit.

Les résultats de cette consultation devront servir à renforcer les discussions lors du forum global.