Le Riz, c’est la Vie, la Culture et la Dignité

Decélaration finale de la Conférence des peuples pour le riz et la souveraineté alimentaire

Jakarta – Indonésie 14-18 May 2006

Nous paysans d’Asie et du Pacifique, organisations de la société civile et ONG nous sommes réunis pour la Conférence des Peuples D’Asie-Pacifique sur le Riz et la souveraineté alimentaire organisée par la Via campesina et le Indonesian Federation of Peasant Unions FSPI du 14 au 18 mai 2006. Nous avons partagé nos expériences sur la question du riz et sur la manière de mettre en oeuvre la souveraineté alimentaire dans nos pays.

Nous reconnaissons que l’alimentation et l’agriculture sont vitaux pour les hommes, et ce peut-être plus encore en Asie-pacifique autour de la question du riz. De nombreux paysans de cette région connaissent maintenant la faim ou sombrent dans un endettement qui met en péril leur survie. Cette situation est également favorisée par les institutions internationales que sont la Banque Mondiale, le FMI et l’OMC. D’autre part, ces institutions se font les avocats des cultures de riz destinées à l’export et renforce le monopole de firmes multinationales. Ces actions mettent en danger les producteurs de riz en Asie et dans le Pacifique. Le riz est synonyme de Vie, de Culture et de Dignité.

Nous, paysans d’AP, nous revendiquons le droit à une vie meilleure, le droit de préserver nos cultures ainsi que celui de protéger la dignité de nos nations. Le riz a été la base de notre alimentation pendant des siècles, c’est pourquoi tout ce qui concerne cette céréale a des répercussions politiques. Les paysans doivent avoir le droit de produire leur alimentation d’une manière respectueuse pour l’environnement en étant protégé des politiques néolibérales. La souveraineté alimentaire doit primer sur le libre commerce.

Les paysannes ont protégé l’agriculture traditionnelle et l’agriculture durable pendant des siècles. Elles doivent donc être respectées et bénéficier des mêmes droits que les hommes. Leurs droits et leur accès aux moyens de production doivent être protégés car les femmes sont souvent la principale force de production. Les paysannes vont mettre en oeuvre un plan d’action détaillé pour protéger l’agriculture durable et la souveraineté alimentaire.

Rassemblés pour réfléchir aux principes de la souveraineté alimentaire pour le riz, nous exhortons nos gouvernements à promouvoir et à aider une production familiale et durable de riz plutôt qu’une agriculture agro-industrielle, tournée vers les exportations, à la poursuite de rendements toujours croissants. Au cours de nos discussions, nous nous sommes rendus compte que la souveraineté alimentaire doit être mise en oeuvre à plusieurs niveaux :(1) accès et contrôle des ressources naturelles (terre, eau et semences) (2) modèle de production et de consommation (3) activités de transformation après la récolte (4) Commerce

1. Foncier, eau et semences

– redistribution du foncier en direction des Sans Terre, et que les moyens soient mis en oeuvre pour que les paysans puissent conserver les terres en leur possession.

– La terre aux travailleurs : la terre doit appartenir aux sans terre et aux petits paysans et non pas à des grands propriétaires ou à des sociétés;

– Les communautés locales doivent être propriétaire de la terre et des ressources en eau en respectant les droits coutumiers sur ces ressources. Le fait d’avoir des Lois positives n’est pas suffisant. En Asie et dans le Pacifique, de nombreux pays ont voté de lois de réforme agraire qui ne sont pas mise en oeuvre sur le terrain. Les mouvements sociaux doivent exercer une pression sur les gouvernements pour que ces lois soient appliquées,

– Les femmes doivent avoir des droits égaux en ce qui concerne l’accès au foncier, à l’eau et aux autres moyens de production,

– Nous condamnons la privatisation de l’eau car l’eau est maintenant controlée par quelques multinationlaes. Les gouvernements doivent protéger leurs paysans et leur permettre d’avoir accès à librement à l’eau d’irrigation

– Nous devons prendre les mesures nécessaires pour protéger les ressources en eau des pollutions causées par les agricultures industrielles et chimiques, surtout dans les systèmes de production rizicoles. Les semences sont au coeur de l’agriculture, elles sont la base de l’alimentation, elles sont la base de la souveraineté alimentaire. Nous devons abolir tous les brevets sur les semences et rejeter tous systèmes ou toutes technologies qui limiteraient le droit des paysans à conserver une partie de sa récolte por la ressemer, ou qui l’empêcherait d’améliorer ses semences ou de les reproduire. Nous sommes farouchement opposés à la technologie Terminator.

– Nous encourageons le droit de reproduire les semences et noous souhaitons favoriser les échanges directs entre les gens. Les semences ne doivent pas être distribuées par des multinatioanles ou part des gouvernements car cela transforme le paysan en simple « consommateur de semences »

– En ce qui concerne les semences de riz, nous demandons un arrêt des OGM et une interdiction de leur production et de leur commerce

2. Systèmes de production de riz

– Nous condamnons la révolution verte car elle a détruit la biodiversité, elle a renforcé la dépendance par rapport aux produits chimiques et a condui à une dégradation de l’environnement ainsi qu’à une éviction de très nombreux petits paysans de leur terre (base de leur survie).

– Nous privilégions les systèmes de production durables telle que l’agriculture biologique : elle utilise moins d’intrants et fournit des produits de meilleure qualité.

– Nous encourageons la réapropriation de pratiques traditionnelles pour les systèmes de production de riz, comme par exemple celui de l’agricuclture naturelle en Inde (Karnataka).

– Nous reconnaissons l’importance de la souveraineté alimentaire en termes de nature et d’écologie pour éradiquer la pauvreét, protéger les écosystèmes, préserver les terres, la biodiversité, pour améliorer la santé et la qualité de l’eau et pour offrir une alimentation à un prix abordable.

– Nous pensons qu’il est indispensable de prendre en compte les préférences culturelles et les nesoins pour établir des critères de qualité.

– Nous invitions fermement nos gouvernements à appuyer les organisations qui travaillent pour la rpomotion de l’agriculture biologique et d’établir des politiques favorisant les systèmes de production de riz respectgueux de l’environnement.

3. Post harvest activities and processing

– We support the development of local rice economies based on local production and processing by farmers.

– Processing activities and local trade should be managed by small family units, with cheap technologies adapted to the people needs and capacity.

– The governments should provide services program supporting production and land productivity. They should also facilitate post harvest activities.

4. Trade

We should ensure adequate remunerative prices. The government should use subsidies and other tools to guarantee a price that covers the cost of production and an adequate profit related to the farmer’s cost of live.

– We demand the abolition of all direct and indirect export subsidies, and ask the government to give subsidies to promote sustainable rice production, and make sure that the subsidies not to go to the MNCs and large producers.

– The governments must support farmers who produce rice for domestic needs.

– Domestic production should be regulated to prevent surpluses.

– Ban rice imports when countries can produce enough for their own consumption. Most of the time, rice imports are only surpluses dumped on our countries and they kill farmers.

– Promoting family-based rice farming to ensure the domestic rice need and self-sufficiency. We condemn the liberalization of rice trade pushed by the WTO and other the Free Trade Agreements. And we demand: WTO out from food and agriculture.

Rice is not only a commodity: it is life, culture and dignity!

Organizations (peasant organizations, civil society organizations and NGOs) endorsing this declaration: Assembly of the Poor (AOP) of Thailand PARAGOS of Philippine UNORKA of Philippine Viet Nam Farmers Union (VNFU) of Viet Nam Hasatil of Timor Leste ANPA of Nepal KRRS of India BKU of India MONLAR of Srilanka National Family Farmer Coalition (NFFC) of United Sates Korean Peasant League (KPL) of South Korea Korean Women Peasants Assosiation (KWPA) of South Korea Indonesian Federation of Peasant Unions (FSPI) of Indonesia Petani Mandiri of Indonesia

mailto:maxopeninfo@bobiciel.com