Nyeleni 2007-Forum pour la Souveraineté Alimentaire sur les starting-blocks

Les derniers préparatifs à l’ouverture de Nyeleni 2007-Forum pour la Souveraineté Alimentaire sont au point. Plus de 500 délégués d’organisations paysannes, de femmes, d’indigènes, de pêcheurs, de bergers… de tous les continents devraient participer aux rencontres qui auront lieu du 23 au 27 février à Selingue, une agglomération rurale malienne située à 140 km de la capitale Bamako.

La conférence de presse pour présenter le Forum aux moyens de communication locaux et régionaux s’est tenue ce matin, 21 février, en présence de représentants de mouvements sociaux paysans et de femmes travaillant à niveau local et international. Alberto Gomez, dirigent de l’organisation paysanne mexicaine UNORCA et membre de la Commission de Coordination Internationale de Via Campesina, a présenté les objectifs politiques du Forum: la création de stratégies communes dans la lutte pour le droit à la souveraineté alimentaire. Une lutte qui, comme le signalait Gomez, passe par la défense de l’agriculture paysanne et implique d’affronter l’agriculture exportatrice et industrialisée des entreprises multinationales. Selon Gomez: « pour parvenir à la souveraineté alimentaire, il est essentiel de promouvoir des politiques publiques qui soutiennent l’agriculture paysanne et familiale et qui luttent contre l’exclusion sociale ».

La Directrice des Amis de la Terre du Swaziland, Thuli Makama, a déclaré que Nyeleni 2007 – Forum pour la Souveraineté Alimentaire est un processus, une occasion pour que des organisations de femmes, de paysans, de pêcheurs…débattent et élaborent des stratégies de travail en faveur de la souveraineté alimentaire. Makama a expliqué les sept axes thématiques sur lesquels se base le Forum et a déclaré que l’élément le plus important au sein des débats sera « le contrôle local des ressources, qui sera déterminant pour parvenir à la souveraineté alimentaire ».

Le 22, juste avant le début du Forum, se tiendra à Selingue une rencontre de femmes coordonnée par la Marche Mondiale des Femmes, avec comme objectif de débattre de stratégies communes et de leurs apports en faveur de lasouveraineté alimentaire. Nana Aicha Cisse, coordinatrice de la Marche Mondiale des Femmes et le secrétariat de la CAFO, coordination d’organisations féministes maliennes, a présenté cette journée en mettant l’accent sur la nécessité d’articuler la lutte et la défense des ressources naturelles (semences, terre, eau…) en tant que patrimoine de l’humanité.

Finalement, le coordinateur de ROPPA, le réseau d’organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest, Magha Mohamoud, ont désigné les Politiques d’Ajustement Structurel, mises en oeuvre par la Banque Mondiale et le FMI, comme principales responsables de la dépendance alimentaire des pays de la région et comme cause directe du démantèlement des services de première nécessité et de leur privatisation. Mohamoud a défendu la capacité des pays du Sud à fournir l’alimentation nécessaire à ses populations.

Esther Vivas

21 de febrero 2007

*Traduction Cathy ARNAUD*