L’écho des campagnes 1
L’alimentation et la nutrition au Chili suivent le modèle néolibéral
MMM-Chile, www.marchamujereschile.cl
Au Chili, le modèle néolibéral transforme l’économie par le biais d’un système de privatisation de biens et de services comme l’éducation, la santé et la prévoyance sociale, et sépare drastiquement les quartiers riches des quartiers pauvres. Si on ne veut pas voir la pauvreté, on ne la voit jamais car la planification territoriale moderne a entraîné la création de grandes avenues et de tunnels permettant un accès direct de l’aéroport à la ville, et donc le déplacement rapide des entrepreneurs et investisseurs vers les quartiers riches. C’est là le Chili actuel : un pays très extractiviste avec un fossé économique tel qu’il fait partie des sept pays avec les inégalités les plus élevées et une répartition de la richesse des plus injustes.
Sous l’influence de ce modèle néolibéral, l’alimentation et la nutrition de la population ont lentement changé de manière néfaste au point de modifier le régime équilibré de la cuisine chilienne. Durant le processus de contre-réforme agraire, la transformation agricole des campagnes a mené à une monopolisation de la terre pour la production de fruits et vignobles d’exportation, éliminant les cultures traditionnelles et asphyxiant les paysans qui émigrèrent massivement vers les villes pour se convertir en main d’œuvre ouvrière bon marché. On assiste ainsi à un double effet : d’une part, la diversité des fruits, légumes et céréales dont nous jouissions n’existe plus, et d’autre part, on a cessé de cuisiner à la maison avec des aliments provenant principalement des campagnes pour consommer de la malbouffe. Celle-ci a gagné en gloire avec les grandes corporations et les transnationales qui portent atteinte à la souveraineté alimentaire des peuples.
L’impact négatif du modèle sur les paysans et paysannes s’est particulièrement fait ressentir chez les femmes en les touchant directement depuis des décennies. Ce que l’on a nommé « la féminisation de la pauvreté » a entraîné une augmentation des migrations, un abandon précoce des études, une précarisation et une instabilité professionnelles ainsi que des effets nocifs chroniques en ce qui concerne la santé à cause de l’usage aveugle d’insecticides dans les plantations où les femmes travaillent (malformations congénitales, avortements spontanés, etc.). De nos jours, on diagnostique de manière très courante du diabète gestationnel chez les femmes enceintes, effet direct de la malnutrition chez les femmes en âge de procréer.
La malnutrition a par ailleurs considérablement augmenté, au point d’entraîner un taux d’obésité élevé parmi les adultes, avec un pourcentage atteignant les 20% quant aux enfants de moins de six ans. La relation naturelle qui existait entre la ville et la campagne s’est perdue de manière systématique et la phrase répétée depuis des décennies, « directement du producteur au consommateur », n’a déjà plus lieu d’être. Malheureusement, la population n’a, dans son ensemble, pas pris conscience que c’est cette connexion qui permet un commerce juste et une alimentation saine, sans produits agrotoxiques ni pesticides nocifs pour la santé. Au contraire, la malbouffe est plus coûteuse sur le long terme parce que les glucides et sucres, excessivement présents, ont des effets collatéraux et provoquent des maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires.
L’écho des campagnes 2
Quand le langage, la frontière et le bétail, la Nation de la Mongolie est prospère! (ZunduinDorj)
Munkhbolor (Bolor) Gungaa, Membre de l´Alliance des Peuple Nomades Mongolien, Mongolie
Un contrôle inadéquat des terres appartenant aux éleveurs nomades en Mongolie a permis les investisseurs étrangers de louer des zones dans des terres significatives pour les objectifs commerciaux, et a fait augmenter la concentration de la terre et les propriétaires de grandes propriétés terriennes dans le pays.
Selon la Banque Mondiale, l´exploitation minière a entrainé une croissance économique rapide en Mongolie, mais la réalité pour les gens habitant près des mines est bien différente. La pollution a eu des impacts sur tout le monde, mais les gens souffrant le plus grand appauvrissement, ce sont les communautés des éleveurs nomades. Leurs pâturages comme soutien de vie, les sources d´eau minérale et les campements saisonniers ont été perdus et remplacés par des mines à ciel ouvert, et par la construction des routes, les déchargement des déchets et l´extraction de l´eau qui accompagnent l´exploitation minière [Réseau Global du Développement Professionnel]. Ils se sont déplacés à travers de longs chemins au dos du cheval et ils ont pris leurs repas pendant qu´ils chevauchaient.. L´exploitation minière a entraîné des pénuries des animaux de pâturage et des ressources d´eau, obligeant les bergers à quitter leur type de vie nomade, à se déplacer vers des zones urbaines pour survivre. La population à la capital Ulaanbaatar a rapidement augmenté comme résultat d´un énorme exode de beaucoup de familles bergères qui se sont établies dans des régions sans un libre consentement préalable dû à la perte de leurs sources habituelles de vie de leurs terres. La migration vers les centres urbains a eu un impact négatif chez les nomades Mongoliens qui ont perdu leurs connaissances traditionnelles concernant la sécurité alimentaire.
La Mongolie, au cœur de l´Asie intérieure, est connue par son histoire spirituelle liée aux richesses de la culture nomade et sa cuisine basée sur le cheval [« Cuisine au dos du cheval » textes sur l´histoire et la vie du peuple
nomade Mongolien. Ils se sont déplacés à travers de longs chemins au dos du cheval et ils ont pris leurs repas pendant qu´ils chevauchaient.]. Les Mongols, en tant que descendants de Chingis Khan, même s´ils sont des décideurs politiques ou des bergers, ils sont bénis et ils ne sont jamais tombés sur leurs genoux, bien au contraire, ils brillent toujours sur pieds dans leurs chaussures ! Comme des descendants de grandes reines de sagesse, les femmes Mongoliennes et leurs enfants ont des droits historiques pour vivre dans leurs terres et alimenter le monde avec des aliments nutritionnels et soutenables depuis des générations et des générations. Les continuelles exploitations des ressources dans leurs terres habituelles affecte en particulier les femmes, les obligeant à quitter leurs habitudes en sécurité alimentaire en leur provocant des problèmes de santé, en particulier, concernant les naissances et des nourrissons souffrant des malformations.