En ce deuxième jour de Forum Mondial pour la Souveraineté Alimentaire, ont commencé les débats thématiques sur le commerce international et l’agriculture, sur les connaissances traditionnelles, les modèles de production, les ressources naturelles, les territoires, les migrations et sur les réponses des mouvements sociaux face aux catastrophes naturelles.
Pour Peter Rosset, membre du Comité de Pilotage International du Forum, le principal objectif, pour les mouvements sociaux et les organisations participantes, ne sera pas de « discuter d’un consensus sur un concept ou un idéal, mais bien sur un ensemble de stratégies conjointes » pour construire d’autres systèmes alimentaires en alternative au modèle actuel, d’entreprise et transnational.
« Pour nous il est clair que le secteur paysan ne peut pas à lui seul changer le système alimentaire, et qu’il a besoin de solides alliances avec les consommateurs, les groupes de défense environnementaux, les peuples indigènes, les femmes, les pêcheurs et même les bergers » a déclaré Rosset, qui est également chercheur au Centre d’Etudes pour le Changement dans lesCampagnes Mexicaines (CECCAM).
Rosset nous a assuré que d’importantes avancées sont en oeuvre dans ce sens et que la tenue du Forum de La Souveraineté Alimentaire en est un exemple. Selon Rosset, la lutte pour la souveraineté alimentaire a progressé tant à niveau régional, principalement en Afrique, que dans la stratégie consistant à nouer des alliances entre les différents secteurs.
Rosset a affirmé que, dans ce forum, ce processus d’échange et de coordination est en train de se produire, c’est donc un Forum « qui apporte des propositions sous forme de dialogue entre les différents secteurs qui s’intéressent à la construction d’autres systèmes alimentaires pour leurs peuples ».
« Le concept de souveraineté alimentaire était très clair pour les paysans, mais il est également très intéressant d’entendre par exemple le point de vue des peuples indigènes pour qui ce concept s’applique à des peuples et non pas à des pays » a déclaré Rosset.
« L’échange entre ces différents secteurs, les pêcheurs, les bergers nomades, les consommateurs et les écologistes, est ce qui fait la richesse de ce Forum. »
Concernant les avancées qui se sont produites en Afrique, Rosset a affirmé que « C’est en Afrique qu’on peut avancer le plus vite. Les gouvernements eux-mêmes ne supportent plus le modèle de libre commerce et d’importations, et les problèmes que posent l’aide humanitaire sous forme de dumping. Je crois donc que, si l’Afrique arrive effectivement tard dans les débats, elle prendra rapidement de l’avance dans la lutte pour la souveraineté alimentaire. »
*Traduction Cathy ARNAUD*