Encadrés

Encadré 1

Agriculture urbaine et resistance à Gaza

Tout au long des Territoires Palestiniens Occupés, l´agriculture urbaine et la tenue de l´élevage a toujours été une composante importante pour la survie de la communauté et la résistance devant l´occupation [Rami Zurayk, Anne Gough, Ahmad Sourani, et Mariam Al Jaajaa, « Défis et Innovations pour la Sécurité alimentaire: Le Cas de Gaza,  » Expert Haut Niveau du Forum: Insécurité alimentaire aux Crises Prolongées, 2012 – ici]. A la Bande de Gaza, ces petits mais omniprésents toitures-jardins sont devenus un besoin.

A la Bande de Gaza, l´agriculture paysanne traditionnelle est pratiquement impossible. Ce territoire densément peuplé occupe et héberge une vaste population des réfugiés qui perd constamment sa terre productive à cause de beaucoup de raisons. Ayant une population actuelle estimée de 1.8 million de personnes, on constate que la terre est fréquemment perdue à cause d´une nécessité d´expansion des occupations humaines, et la pollution de la terre est due à un non-fonctionnement ou à des systèmes des égouts endommagés. Les conflits et les contrôles de sécurité ont sérieusement endommagé ou restreint l´accès aux terres cultivables. En 2009, la destruction causée par l´opération ‘Cast Lead’ (« Plomb durci ») et l´expansion d´un « périmètre de sécurité » tout au long de la frontière sud-est avec l´Israël, a eu comme conséquence qu´un 46% de la terre consacrée à l´agriculture à la Bande de Gaza est devenue inaccessible ou hors production [FAO et OCHA, Fermiers sans Terre, Pêcheurs sans Eau: Lutte du Secteur de Gaza de l´Agriculture pour la Survie, » Mai 2010]. Le périmètre de sécurité détient un 30% de la terre arable de Gaza, qui était auparavant consacré à beaucoup de productions de l´agriculture pluviale, et à des terres pour le pâturage et l´élevage; beaucoup de producteurs risquent leur vies en essayant d´accéder à ces terres puisqu´ils en ont un besoin désespéré. Des offensives Israélienne récentes en 2012 et 2014 ont endommagé les terres arables et l´infrastructure de l´agriculture, et mêmes les équipements et d´autres entrées, telles que les exportations et importations, ont souffert des sanctions de l´Israël [Secours des Nations Unies Relief et l´ Agence de Travail pour les Refugiés de Palestine au Prochain Est (UNRWA), Rapport 88 de la Situation de Gaza, 16 Avril 2015].

Avec les limitations concernant la production alimentaire traditionnelle, l´agriculture à Gaza est devenue plus urbaine que rurale. Avec l´augmentation des besoins pour l´accès à une alimentation nutritive et salutaire, des revenus entrainant des activités, et une meilleure qualité de l´environnement, les toitures-jardins sont devenus une nécessaire et critique solution, ainsi qu´une manière de résistance pour la population de Gaza. Les toitures-jardins ne sont que quelques espaces ouverts qui restent encore à beaucoup de lieux à Gaza, et beaucoup de familles dépendent de ces jardins afin de garder de petits animaux, et de faire pousser quelques aliments tels que des tomates, concombres et piments. Quand il y a des pénuries aux marchés ou des conflits à long terme, il n´est pas du tout sûr d´aller aux marchés ou de tenter de sortir dans des rues, donc beaucoup de familles et des quartiers dépendent de ce qu´ils peuvent obtenir à partir de leurs toits. Le Comité de Secours pour l´Agriculture Palestinienne (CSAP) a pris la voie du support de l´agriculture urbaine tout au long de Gaza, à partir des cours de formation et en soutenant les familles afin qu´elles construisent des toitures-jardins et des jardins-maison. Beaucoup d´organisations internationales ont reconnu le besoin critique d´une production urbaine alimentaire afin d´assurer les besoins de nutrition, de santé et des aliments, et ces organisations sont aussi maintenant en train d´offrir un support technique afin d´aider les familles de Gaza pour qu´elles puissent faire grandir les ménages et faire pousser les jardins communautaires.

Après chaque attaque de l´Israël contre Gaza, les maisons et les vies sont reconstruites, et les jardins continuent aussi à réapparaitre. Les toits verts caractérisant le paysage surpeuplé de Gaza représentent la ténacité et la résilience de la communauté et ils sont un réel témoignage de la profondeur de la lutte pour la souveraineté alimentaire. Puisque des organismes extérieurs et des états refusent du soutien aux gens, ils doivent donc subvenir à leurs propres besoins [ici].

Encadré 2

Souveraineté alimentaire, droit à l’alimentation et leurs conséquences au travers des conflits d’intérêt

La souveraineté alimentaire au sein de la population est l’une des choses les plus remises en cause, surtout au Mexique. Pour parvenir à la souveraineté alimentaire au sein de la population, il faut une volonté politique de la part du gouvernement, c’est-à-dire que l’État est obligé de mettre en place les mécanismes nécessaires pour garantir ce droit à la population, non seulement en ce qui concerne la consommation, mais aussi les politiques agricoles à la campagne.

Parmi les éléments qui portent profondément atteinte à la population, on compte les violations des droits de l’homme, les conflits d’intérêt et les mauvaises politiques publiques qui « arrachent » aux citoyens le pouvoir de décision quant à leurs choix de consommation et à la qualité des aliments offerts aux familles. Dans les dernières décennies, les intérêts du secteur privé ont été fortement favorisés aux dépens de la santé publique, ce qui a entraîné une grave détérioration de la santé au sein de la population.

La publicité mensongère et le manque d’étiquettes adéquates, qui orienteraient la population ou qui permettraient de connaître l’origine des aliments de base comme le maïs, y sont pour beaucoup. Les politiques agricoles en faveur des petits producteurs sont abandonnées de manière dévastatrice, et ce au profit des pratiques agroindustrielles.
Au Mexique, à la campagne, les politiques ont été transgressées de manière grave, cependant la société civile continue à résister en exigeant que les droits de l’homme soit pleinement appliqués et respectés. On peut citer comme exemple les exigences de la Alianza por la Salud Alimentaria (Alliance pour la Santé alimentaire) quant à l’impôt sur les boissons sucrées et à l’installation de distributeurs d’eau potable dans les écoles. Ces deux mesures ont été approuvées et constituent de grandes avancées pour l’amélioration de la santé publique, mais il reste beaucoup de choses à faire (budget, suivi, évaluations appropriées) et ces mesures doivent être mises en place de manière totale et sans conflits d’intérêt.

Être parvenu à stopper la culture massive du maïs transgénique dans le pays est une autre grande avancée pour la santé publique. Cette réussite est due à une demande collective citoyenne pour la défense du maïs natif. De la même manière, des initiatives sont apparues pour la défense des territoires et de la vie comme les Journées nationales pour la défense de la terre, du travail, de l’eau et de la vie, et l’Alianza Mexicana contra el Fracking (Alliance mexicaine contre le Fracking) pour ne citer que quelques-unes des luttes sociales les plus importantes [http://www.hoyquecomierontushijos.org/, http://elpoderdelconsumidor.org/, https://www.facebook.com/pages/Encuentro-Nacional-Defensa-de-la-tierra-agua-y-vida/
478188112283948
, http://mexicovsgmo.org/, http://alianzasalud.org.mx/, http://nofrackingmexico.org/].
Il est donc absolument impératif de mettre en place des politiques sans conflits d’intérêts, basées sur les droits de l’homme (en particulier le droit à la santé, à l’alimentation et à l’eau) et qui favorisent les petits producteurs de manière à rendre accessibles à tous les consommateurs des aliments nutritifs, frais et sans produits agrochimiques.

Encadré 3

Construire un système alimentaire alternatif à partir de l´Agriculture Soutenue par la Communauté

URGENCI est le réseau global de l´Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) partout dans le monde. Ainsi, nous sommes tous part du mouvement de souveraineté alimentaire et du processus de Nyéléni Europe. Le réseau est construit selon les principes des risques partagés et des bénéfices et solidarité entre les producteurs et les consommateurs. Il a aujourd´hui près d´un million de membres.
Nos objectifs clés sont ceux de renforcer le rôle des fermiers à petite échelle dans la chaine de l´alimentaire, de relocaliser les chaines alimentaires et l´agriculture paysanne, et de renforcer la solidarité; et les compromis vers les fermiers restent au cœur des chaines de distributions à des qualités limitées.

Un des aspects clé des ASCs, concernant le droit à adapter la perspective sur la nutrition et l´alimentaire, c´est la participation des membres marginalisés de la communauté à partir de la diversité des mécanismes. Un exemple intéressant est la Communauté des Fermiers en Cloughjordan, au célèbre Ecovillage de l´Irlande. Là, il y a une échelle des paiements mobiles, où le plus âgés, les chômeurs et les étudiants paient moins que ceux qui ont un emploi. Et puisque le système est base sur la confiance, les légumes sont tout juste étalées afin que les gens prennent ce dont ils ont besoin. Cela encourage les gens à réfléchir vraiment sur à quel point, en fait, l´alimentaire exige, assure des égalités à l´accès, et décourage tout éventuel gaspillage. La vraie nature de l´ASC implique que tout les produit soient bios – cependant, pas nécessairement certifiés – et que le producteur local des consommations pour le grand public assure des fraicheurs maximales. Ces deux facteurs sont tous les deux très importants afin de préserver une haute valeur nutritionnelle pour les aliments, qui sont aussi libres des chimiques et ils ne sont pas exposés aux voyages entre la ferme et la fourchette et à un taux record.

ASCs couvre une vaste gamme des produits, et les tendances actuelles se penchent vers des multi-producteurs ASCs. La viande provient toujours des animaux nourris à l´herbe, des animaux des pâturages et des poulets fermiers. Les autres productions varient d´un pays à l´autre, et elles sont toujours saisonnières. Dans beaucoup de cas en Europe, il y a aujourd´hui des accords entre les ASCs aux différents pays: au Sud-est de la France, près de Toulouse, quelques ASCs ont une livraison mensuelle directe des oranges et des huiles d´olive par delà la frontière en Espagne [Pour une sélection de cas d´études, voir Projet pour les Droits des Affamés (2015)].

En Chine, où sera organise la prochaine conférence URGENCI, il y a maintenant près de 500 ASCs, avec une adhésion de 750 000 familles. Les fermiers ici, comme dans d´autres pays, sont en général jeunes -des populations néo-rurales qualifiées- qui sont revenues sur les terres afin de s´en approcher et prendre soin de leurs parents âgés, et aussi afin d´assurer à leurs communautés l´accès à une alimentation locale salutaire. Moyennant l´utilisation pas seulement des terres allouées par l´État, mais aussi louant des terres communales, ils ont construit un système alimentaire alternatif par rapport au modèle industriel de l´agro business. Les Chinois et d´autres ASCs fournissent des millions des personnes au niveau global avec des cultures locales, saines, nutritives et des cultures alimentaires organiques, respectant les principes de l´agro écologie. www.urgenci.net

Encadré 4

13 pas à suivre pour une bonne nutrition

1. Toutes les femmes et tous les hommes ont un accès égalitaire et du contrôle aux ressources productives, aux emplois et revenus.
2. Les femmes ont leurs droits garantis concernant les études, le travail, le contrôle total sur leurs corps et leurs vies.
3. Les familles et les communautés garantissent aux femmes les conditions leur permettant d´exercer leur droit à l´allaitement, en tant que le premier acte de souveraineté alimentaire.
4. Les producteurs à petite échelle, les communautés et les consommateurs définissent la politique alimentaire et les politiques nutritionnelles d´une manière participative.
5. La grande production alimentaire et agro-industrielle et le marketing sont réglés selon l´intérêt public.
6. La diversité de la production deviendra une priorité pour les petits producteurs, et selon les principes agro-écologiques.
7. Consommer de préférence des produits locaux, frais et à une une diversité alimentaire, des produits de l´agro-écologie, achetés aux producteurs locaux, aux marchés ou des équivalents.
8. Préparez vos propres aliments, selon les recettes traditionnelles ou en créez des nouvelles.
9. Utilisez l´huile, les graisses, le sel et le sucre dans de petites quantités.
10. Limitez l´utilisation des produits industrialisés et évitez les aliments ultra-industrialisés.
11. Mangez régulièrement, attentivement, prenez votre temps et, de préférence, faites-le en compagnie de votre famille et/ou de vos amis.
12. Soyez critique concernant le marché alimentaire.
13. Faites des sports régulièrement.